La star nigériane de la musique Tems a annoncé, jeudi 30 janvier 2025, l’annulation de son concert prévu à Kigali, au Rwanda, en raison du soutien du gouvernement rwandais au groupe armé M23. Ce mouvement, allié à l’armée rwandaise, mène actuellement une offensive dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une région en proie à des conflits récurrents.
Le M23 a récemment pris le contrôle de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, une zone riche en ressources minérales mais marquée par des décennies de violences. Cette escalade du conflit a poussé Tems, de son vrai nom Temilade Openiyi, à prendre position.
Sur le réseau social X, la chanteuse a expliqué sa décision : «J’ai récemment fait la promotion de mon spectacle au Rwanda sans réaliser qu’il y a un conflit en cours entre le Rwanda et le Congo. Je n’ai jamais eu l’intention d’être indifférente aux problèmes de la vie réelle, et je m’excuse sincèrement si j’ai donné cette impression. Je n’avais simplement aucune idée de ce qui se passait. Mes pensées vont aux personnes affectées.»
Le concert, initialement prévu le 22 mars à la BK Arena de Kigali, était très attendu par les fans de la chanteuse, première artiste nigériane à avoir remporté un Grammy Award en 2023. Cependant, la situation géopolitique dans la région a contraint Tems à revoir ses plans.
Un conflit qui s’enlise
Le M23, un groupe armé principalement composé de combattants tutsis, a récemment déclaré vouloir «continuer la marche de libération jusqu’à Kinshasa», la capitale de la RDC. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir cette offensive pour exploiter les richesses minières de l’est du pays. Ces accusations sont étayées par un rapport d’experts de l’ONU publié en juillet 2024, qui affirme que des milliers de soldats rwandais sont présents en RDC et que le Rwanda exerce un «contrôle de facto» sur le M23.
Le gouvernement rwandais a toujours nié ces allégations. Le président Paul Kagame, tout en rejetant toute implication militaire directe, justifie son positionnement en pointant du doigt les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé basé en RDC et composé d’anciens responsables du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Selon Kagame, la paix ne pourra être rétablie tant que les FDLR ne seront pas éliminées.