La Russie fait face en ce moment à une batterie de sanctions asphyxiantes et isolationnistes qui touchent la Fédération russe de football et sa sélection nationale, la Sbornaya.
Le Point des sanctions contre la Russie dans le monde du Football
Traiter le coupable en paria, le mettre au ban de la communauté internationale, l’isoler, l’asphyxier et faire se retourner l’opinion publique russe. C’est le sens que les pays occidentaux donnent aux sanctions économiques, financières et sportives infligées à la Russie, que Vladimir Poutine vient d’entraîner dans une guerre odieuse en Ukraine.
Depuis que le zélé Comité international olympique (CIO) a recommandé le bannissement des Russes et des Biélorusses de toutes les compétitions sportives internationales, il s’en est découlé une salve de mesures visant directement les athlètes russes.
FIFA : la morale à géométrie très variable
L’UEFA a annoncé rompre son contrat estimé à 40 millions d’euros annuels avec le mastodonte russe Gazprom, l’un de ses principaux sponsors depuis 2012. Quand on connaît le recours à la diplomatie du gaz par la Russie, et l’intense lobbying de Gazprom pour rendre certains pays dépendants de ce dernier, qu’on sait que le football peut servir de soft power à un hard power qui tue des civils, alors, on applaudit la mesure.
On parle ici cependant d’une sanction contre une entreprise, directement positionnée sur l’échiquier de Poutine. Fallait-il également bannir la Russie du prochain mondial au Qatar ? La sélection devait en effet jouer les barrages qualificatifs prochainement.
En exclure la sélection nationale russe interroge : à quel degré l’équipe de football russe et ses supporters sont-ils comptables de la fuite en avant poutinienne ? De même, on tue dans l’œuf la possibilité que la société civile russe puisse faire entendre son désaccord avec Poutine à l’occasion de cet événement.
D’autant que les instances footballistiques sont beaucoup moins regardantes avec le Qatar lui-même où, entre autres joyeusetés, 6 500 travailleurs migrants seraient morts sur les chantiers des stades, selon une récente enquête du Guardian. Que dire aussi par exemple de la Corée du Nord autorisée à jouer la Coupe du Monde 2014 ?
Spartak Moscou : l’exclu idéal
En tant que club russe, le Spartak Moscou a été exclu des compétitions de l’UEFA, et donc de la Ligue Europa, la deuxième coupe d’Europe des clubs après la Ligue des Champions.
Le Spartak Moscou appartient depuis 2003 au milliardaire Léonid Fedoun, proche de Vladimir Poutine, répondra-t-on à raison. Mais si d’aventure on pense qu’attaquer les oligarques arrêtera Poutine, pourquoi ne pas se contenter de le viser directement, en gelant ses avoirs en Europe par exemple ?
Ajoutons que cette pratique condamne à l’incohérence : que faire des clubs de Monaco et Chelsea, détenus par des oligarques russes ? Quid des clubs turcs ? De Basaksehir, le club d’Erdogan, responsable de la guerre en Arménie et contre les Kurdes ? Qarabag, que vient d’éliminer Marseille, est-il comptable de la guerre en Arménie ? La mécanique est sans fin.
Hockey sur glace : les deux sélections russes suspendues du prochain Mondial
La fédération internationale de hockey sur glace a suspendu les deux sélections du prochain Mondial. Les clubs de baskets russes en Euroligue sont exclus temporairement jusqu’à nouvel ordre. Au Royaume-Uni, en Norvège et en Suède, tous les sportifs russes ont été déclarés persona non grata.
Bannir de toutes les compétitions les athlètes d’une nation en appliquant un raisonnement «sportif d’une nation = complice de son gouvernement» revient pourtant à faire des athlètes russes de simples automates dociles, outils de soft power passifs, de Vladimir Poutine, comme si les choses n’avaient pas changé depuis l’époque de l’URSS.
Point des sanctions dans le monde du Football
1-La Russie exclue de la Coupe du Monde.
2-Le Spartak exclu de l’Europa League.
3-L’UEFA et Schalke suspendent leur partenariat avec GAZPROM.
4-La finale de LDC à Saint-Pétersbourg délocalisée au Stade de France.
5-Adidas suspend son partenariat avec la Fédération russe.
6-EA Sports retire tous les clubs russes et la sélection nationale russe de FIFA 22.
7-La LFP et BeIn Sports suspendent la diffusion de la Ligue 1 en Russie.