Dans une interview récente accordée à « Le Monde Afrique », Himra, l’une des stars montantes du rap ivoirien, a partagé ses ambitions, ses inspirations et ses projets pour l’avenir. À seulement 26 ans, l’artiste, reconnu pour son énergie et son style unique, a déjà marqué l’industrie musicale de son pays.
Himra a une philosophie claire pour séduire son public : « Les Ivoiriens aiment être impressionnés. Tu ne peux pas les captiver en étant juste normal. Ils veulent un super-héros ! » Cette approche audacieuse lui a permis de se démarquer et de gagner une place de choix dans le cœur des mélomanes ivoiriens.
Récemment, son nom a fait le buzz lorsque Booba, le célèbre rappeur français, l’a mentionné dans son clash avec Didi B. Une reconnaissance internationale qui n’a pas ébranlé Himra, resté fidèle à ses racines. Il a révélé que c’est La Fouine, le rappeur franco-marocain, qui l’a inspiré à se lancer dans la musique : « J’ai commencé à rapper à cause de La Fouine. On a en commun la puissance, l’énergie… Une musique qui frappe comme un coup de poing ! »
La Drill, son pari gagnant
Himra a réussi à imposer la Drill, un genre musical originaire du Royaume-Uni, en Côte d’Ivoire. Un pari audacieux, mais qui a porté ses fruits. « Quand j’ai découvert la Drill, ça a cliqué. J’ai décidé de l’adapter pour qu’elle plaise aux Ivoiriens, comme Arafat l’a fait avec les sons congolais », explique-t-il.
Malgré les sceptiques qui doutaient de l’adoption de ce style en Afrique de l’Ouest, Himra a tenu bon. « On me disait que ça ne marcherait jamais ici, que la Drill ne prendrait pas. J’ai toujours rêvé de cette carrière, mais ce succès-là, je ne m’y attendais vraiment pas. »
Pour lui, la clé du succès réside dans une maîtrise totale de son art : « Pour faire un hit, il faut tout comprendre du début à la fin, même si tu n’as pas été à l’école. C’est du nouchi hardcore. Je suis ce que DJ Arafat aurait été s’il avait fait du rap. »
Une vision réaliste de l’avenir
Si Himra est aujourd’hui au sommet de sa carrière, il reste lucide sur la nature éphémère du succès. « Les Ivoiriens en veulent toujours plus. Si demain un artiste plus fou que moi arrive, ils m’oublieront », confie-t-il. Cette lucidité l’amène en annonçant : « À 40 ans, j’arrêterai la musique. Je mènerai une vie normale, mais je produirai d’autres artistes, peut-être. »