Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a mis en demeure la chaîne de télévision Canal+ de s’acquitter d’une amende de 25 millions de FCFA, en raison de la diffusion de l’émission «Bachelor» le mardi 26 novembre 2024.
Cette décision fait suite à une interdiction émise par le CSC, qui avait décidé, depuis le 30 septembre 2024, de suspendre la diffusion de ce programme sur le territoire burkinabé.
Selon le communiqué officiel du CSC, la chaîne Canal+ a contrevenu à cette interdiction en diffusant l’émission en question, une violation jugée grave. L’autorité de régulation rappelle que cette sanction fait partie d’une série de mesures visant à encadrer le contenu des médias diffusés sur le territoire national et à protéger les valeurs culturelles du pays.
Le CSC a fixé un ultimatum au groupe Canal+ : la chaîne a jusqu’au 27 décembre 2024 pour régler l’amende, sous peine de sanctions supplémentaires. Cette décision survient dans un contexte où les autorités burkinabé cherchent à réguler plus strictement le paysage médiatique et à limiter la diffusion de contenus jugés inappropriés ou nuisibles aux mœurs locales.
La diffusion de «Bachelor», un programme de téléréalité qui met en scène des relations amoureuses dans un cadre de compétition, avait suscité de nombreuses critiques de la part des autorités burkinabé et des groupes de défense des valeurs traditionnelles.
Depuis sa première diffusion, l’émission a été perçue par certains comme un vecteur de dérives sociales, en particulier en raison de son contenu jugé trop éloigné des normes et des pratiques culturelles locales.
Face à ce climat, le CSC a pris une position ferme en émettant une interdiction de diffusion de l’émission dès le mois de septembre 2024, soulignant qu’elle ne respectait pas les principes éthiques et culturels du pays. Cette interdiction avait été largement médiatisée et portée à la connaissance des médias et des diffuseurs.
L’amende de 25 millions de FCFA, bien que significative, s’inscrit dans une politique de régulation des médias plus stricte mise en place par le CSC. L’objectif est de maintenir une pression sur les diffuseurs étrangers et locaux pour qu’ils respectent les règles et les attentes sociétales du Burkina Faso.
Les autorités burkinabé précisent que cette mesure est avant tout préventive, visant à éviter que d’autres chaînes ne suivent le même exemple. En cas de non-paiement, le CSC pourrait en effet recourir à des sanctions supplémentaires, y compris des restrictions sur les licences de diffusion.
Les responsables de Canal+ n’ont pas encore réagi publiquement à cette décision. Cependant, cette amende pourrait entraîner des répercussions pour le groupe audiovisuel en termes de réputation, et pourrait aussi ouvrir la voie à de nouveaux débats sur la régulation des chaînes internationales opérant en Afrique.